Aujourd’hui cela fait 4 ans…. que j’ai commencé à me reconstruire et adapter ma vie.
Il y a 4 ans, le 5 décembre 2016, j’allais à mon bureau, dans un société à Boulogne B. Après une mission qui m’a apporté énormément au sein d’un laboratoire français très connu j’étais au siège en ce que l’on nomme « inter mission », c’est à dire que j’aidais des collègues qui y travaillent en permanence en attendant d’avoir soit une autre mission au sein d’un laboratoire soit des projets à moi (et donc rester au siège).
La veille j’avais travaillé tard pour un rendu et ce matin là je pars en scooter sur ce trajet que je connais parfaitement après avoir fait un arrêt à mon bureau de poste.
(c’est peut-être pour cela que j’aime vraiment pas devoir y aller encore aujourd’hui.)
A partir de là c’est le trou noir – total black out !!!
Mes souvenirs ne recommence que de nombreuses minutes après : je suis sur le trottoir d’une banque en face d’un grand magasin parisien très connu, appuyée sur mon scooter, et des passants me proposent du sucre.
Un homme arrive et me hurle dessus et m’insulte (de toutes ses insultes que les femmes ont entendu beaucoup trop de fois) et il se met à me menacer de me faire la peau si je prévient la police au moment où j’accepte le sucre proposé par les gens.
Je me revoie calmement demander à un des passants d’appeler les pompiers « car je n’ai aucun souvenir ce qui n’est pas normal » et « j’ai mal dans la nuque et la nausée ».
(à ce moment là je suis en train d’ouvrir le top case pour écrire un mail à mes collègues pour prévenir que je risque d’être en retard à notre réunion de début d’après-midi car j’ai eu un accident… et oui à chacun-e ses réflexes 😉 )
L’homme repartira (évidement) avant l’arrivée des pompiers.
Les pompiers à leur arrivée diront aux passants de partir alors que je disais vouloir leur contacts.
La suite ?
Nous passons de longues minutes dans une ambulance sur ce boulevard passant ou les bruits de véhicules me créent des angoisses que je ne comprends pas. Puis les pompiers me disent avoir noté l’identité du chauffeur/chauffard qui serait revenu. Ils me conduisent aux urgences de cet hôpital à proximité de cette gare ou j’empruntais durant ma thèse des trains 3 jours par semaine.

Cette tête c’est la mienne quelques heures après mon arrivée aux urgences alors que je ne réalisais pas ce qui se passait du tout.
(elle m’avait été demandé par des proches s’inquiétant site à un SMS envoyé aux personnes avec lesquelles je devait interagir dont ma roommate)
Je vais donc passer de nombreuses heures aux urgences et faire de nombreux examens avant d’enfin sortir (et bénir ma roommate qui m’apporte une petite collation). Mais, sans ambulance, il me faudra prendre en taxi pour me retrouver ce soir là face à mes 4 étages sans ascenseur avec une jambe droite qui refuse de se plier…. et d’un coup réaliser ce qui va m’attendre : tout réapprendre mais surtout adapter ma vie.
J’ai réappris des choses simples comme attraper des objets, écrire (que ce soit avec un stylo, un clavier sur le téléphone), marcher, monter et descendre des marches, mais surtout j’ai appris sur moi.
J’ai d’abord réaliser la violence de l’accident :

J’ai aussi dû faire face à un refus de plainte du commissariat en charge de l’enquête de l’accident alors qu’une copine m’y accompagnait pour leur rapporter les insultes et menace du chauffeur. (Mais ce n’est pas là ni le premier ni le dernier refus de plainte de ma vie)
Quand mon scooter est arrivé au garage pour que l’expert l’inspecte, j’ai reçu un appel du chef d’atelier (qui entretien mes véhicules depuis de nombreuses année qui m’a informée que l’on voyait la trace de pneu de voiture sur la jante avant de mon véhicule), j’étais donc au téléphone à écouter ce professionnel m’expliquant que l’on m’a littéralement roulé dessus et de « ne surtout pas forcer (ma) mémoire » car il faut respecter ce black-out et ne pas m’infliger cette violence à nouveau. Il m’a aussi conseiller de vite parler à un psy pour décharger.
J’ai choisi donc de soigner mon corps (avec de nombreux rendez vous avec une rhumatologue et surtout mon merveilleux kiné/osthéo/masseur du sport et ses mains en or) mais aussi mon esprit (suivant le conseil de mon garage) afin d’apaiser la tornade de sentiments d’injustice que cet accident et ses suites ont créés en moi.
Après plus de 100 séance de rééducation, j’ai eu le droit de rependre le sport en douceur.
A peu près à la même époque j’avais pu soigner la plus part des traumatismes de ma vie, appris à accepter que je puisse être en colère et surtout trouvé une thérapeute qui me corresponde et ainsi avoir découvert qui je suis.
Aujourd’hui encore mon corps n’est plus celui qu’il était (les confinements n’ont pas aidé) que ce soit dans son apparence ou ses capacités mais depuis je l’aime des milliards de fois plus que avant car c’est le mien et qu’il abrite une personne qui a de sacrée belles qualités (bien que totalement imparfaite).
Alors oui j’adorerai récupérer cette silhouette mais tout cet amour envers moi-même est la plus belle chose que la vie m’ait offerte.

Voilà un morceau de ma vie en espérant que vous y lirez un message d’espoir et que nous sommes capables de choses immenses !!
Alors croyez en vous !!
Il va y avoir des épreuves qui semblent infranchissables mais vous y arriverez et surtout n’oubliez pas que l’on est jamais seul-e alors regarder autour de vous qui pourra vous apporter l’aide nécessaire.
La silhouette ça change souvent dans une vie, mais quand on est con c’est souvent définitif.
Garde tes précieuses qualités et ta capacité à être bienveillante avec toi-même.
Je confirme bien que ton récit se terminer sur une belle note positive.
Merci pour ce partage, j’ai jamais osé te demander
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merci : ton message me touche !! Notre société aime les apparence et elle est grossophobe donc malheureusement je ne peux pas ignorer mon changement corporel.
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Oh tu m’as mis la larme à l’oeil car je me souviens quand j’ai appris ton accident mais je ne connaissais pas ces circonstances… Pire que l’accident, la réaction du coupable… et celle des flics qui ne prennent pas ta plainte pour insultes et menaces… Ça m’est arrivé quand j’ai voulu déposer plainte pour la même raison ya 15 ans, alors que j’avais les mails contenant les menaces de mort et l’identité du mec, mais pour eux j’avais dû faire quelque chose pour qu’il me menace de mort (oui, j’avais dit qu’il était hypocrite). Et je confirme, oooooh oui tu as de sacrées belles qualités !
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merci mon caillou d’amour ❤
(oui là le chauffard, la police, l'assurance puis mon employeur m'ont fait perdre tout espoir en l'humanité et puis ça va mieux)
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bravo pour cet article touchant et plein d’espoir, finalement. Je te souhaite tout le meilleur.
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mais oui demain est toujours prometteur
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